Auparavant, avoir une infection cornéenne veut dire, dans la majorité des cas, perdre la vue. Désormais, l’espoir vient raviver le cœur des patients et des médecins acharnés. Pour beaucoup de malades, la greffe de cornée représente la seule solution pour retrouver un semblant de normalité visuelle. Cependant, les données révèlent une disparité alarmante entre le nombre de personnes nécessitant cette intervention vitale et celles qui y ont effectivement accès. Dans ce contexte, Mouhcine El Bakkali, ophtalmologue imminent au Maroc, appelle à une mobilisation urgente pour démocratiser l’accès à la greffe de cornée à travers le royaume.

Le dernier ouvrage d’El Bakkali, intitulé : « La greffe de cornée dans la politique de santé au Maroc : un appel à la revitalisation et à la démocratisation », rédigé en collaboration avec des experts nationaux et internationaux, met en avant la crise silencieuse qui touche de nombreux Marocains. Selon les dernières estimations de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), entre 6.000 et 8.000 citoyens marocains ont besoin chaque année d’une greffe de cornée, mais seulement 500 bénéficient de cette intervention salvatrice. Ces données dévoilent une couverture dérisoire d’à peine 6%, laissant ainsi plus de 90% des personnes aveugles en raison de troubles cornéens sans espoir de récupération de leur vision.

Face à cette situation critique, El Bakkali souligne l’impératif d’élargir l’accès à la greffe de cornée à travers tout le spectre des établissements de santé, tant publics que privés. « Nous ne pouvons plus nous permettre de condamner des milliers de nos concitoyens à une obscurité perpétuelle », déclare-t-il avec émotion. Il appelle également les autorités sanitaires marocaines à rectifier cette lacune majeure qui prive tant de personnes de leur droit fondamental à la vue.

Les recommandations émises dans l’ouvrage de l’ophtalmologue engagé sont à la fois pragmatiques et réalisables. Elles incluent « la revitalisation de la pratique de la greffe de cornée dans les hôpitaux universitaires publics, l’émulation du modèle tunisien pour la gestion des banques des yeux, et l’expansion des mesures de soutien aux cliniques privées agréées ». Ces mesures, si elles sont mises en œuvre efficacement, pourraient transformer le paysage de la santé oculaire au Maroc, offrant ainsi une lueur d’espoir à des milliers de personnes condamnées à vivre dans l’obscurité.

Selon les statistiques, et en comparant la situation marocaine à celle de la Tunisie, où la couverture des greffes de cornée atteint 100%, il est désormais évident que des actions concertées peuvent inverser la tendance et sauver d’innombrables vies. De plus, la différence de coût significative entre les deux pays souligne la nécessité de rendre la greffe de cornée plus abordable pour tous les Marocains, quel que soit leur statut socio-économique.

Il va de même pour le secteur privé qui est appelé à jouer un rôle plus actif dans la démocratisation de la greffe de cornée au Maroc. Les institutions privées peuvent contribuer de manière significative à combler le fossé entre l’offre et la demande de greffes de cornée.

En conclusion, l’appel de Mouhcine El Bakkali pour la démocratisation de la greffe de cornée au Maroc résonne comme un cri de désespoir pour ceux dont la vie est obscurcie par la cécité évitable. Il est grand temps pour le gouvernement, les employés du secteur de la santé de s’unir dans un effort concerté pour offrir à tous les Marocains la chance de voir à nouveau.

Source : https://fr.hespress.com/353602-vers-la-democratisation-de-la-greffe-de-cornee-au-maroc.html?fbclid=IwAR2MAR77CTP1tWmZ92m1bTPWO8l0TvmzL-L22Jwlmu6LD6K-lz5ImlF7cQk